Le FLN à l’épreuve d’un cadeau électoral empoisonné ! Ou l’impossible alternative démocratique face au choc de la belligérance ploutocratique !

Une fois passé le cap des élections législatives, se dévoilent au grand jour les traits qui dessinent la traditionnelle crise algérienne, la crise du pouvoir, cette sempiternelle querelle qui fait payer à l’Algérie le prix d’un archaïsme la maintenant, en permanence, dans un état d’insolvabilité à l’égard de ses réels défis sociaux, économiques, culturels, politiques, géostratégiques et humains !

La lutte pour le pouvoir, voilà par quoi naquit et continue de végéter la triste histoire en démarche à reculant d’un peuple et d’un pays livrés à l’arrogance des hommes d’une part, et à l’égoïsme des masses sublimées par une hideuse vision de l’Histoire d’une autre part.

Le Front de Libération National, mouvement révolutionnaire tumultueux par lequel le peuple algérien, dans toutes ses facettes multiples, avait réalisé la rupture brutale avec le colonialisme, mouvement révolutionnaire qui, dans le centralisme démocratique et autoritaire, s’était donné une conception idéologique hétéroclite mais efficace pour en découdre avec une longue, pénible et inhumaine colonisation française, et c’est dans cette conception inédite de la révolution libératrice que se glissèrent logiquement les prémices de la déviance autoritaire, résultat né des vieilles divergences, phénomène s’insérant dans la lignée du totalitarisme inspiré par la conception stalinienne de la dictature démocratique.

Si nombre d’algériens et d’algériennes voient toujours dans le FLN la continuité d’un cheminement révolutionnaire vers le parachèvement de la liberté relativement acquise avec l’indépendance, c’est parce qu’ils se trouvent éthérés et sublimés dans un nationalisme sans nation, un nationalisme nihiliste et suicidaire, le panarabisme a été l’artifice employé pour arracher le peuple algérien à son passé pour le projeter dans l’illusion d’un avenir radieux, perversion par laquelle le peuple continue de se bannir dans le leurre d’un grande et nuageuse nation arabe !

Le FLN a cessé d’être le mouvement révolutionnaire qu’il a été, c’est devenu l’incarnation et l’apanage d’un pouvoir anonyme qui imprime son despotisme et en fait l’édition sous les initiales subtilisées du FLN, ce dernier mué en parti unique, appareil sans nulle autre autorité que celle d’avoir l’exclusive tache de déconstruire l’Histoire du FLN authentique, le mouvement révolutionnaire douloureux par lequel le peuple aspirer à la liberté avec toute la force que ce mot implique, il n’en fut rien !

 Trahison, mensonge et perversion ont eu raison de cette fausse version du FLN « appareil d’État », « ministère d’une propagande populiste et religieuse dépassée », ensuite cet appareil devenant trop pesant pour un pouvoir en fuite, le voilà en train de déposséder cet appareil de l’unique souffle de vie qu’était le sien, la pseudo-légitimité révolutionnaire. La victoire du FLN aux dernières législatives n’est autre qu’une éphémère victoire intra-muros ne tardant pas à se révéler fatale au FLN qui, aux yeux du peuple, ne fait plus recette même avec ses programmes boostés par la manne pétrolière et l’éthique rentière, ainsi le pouvoir usurpateur assumera joyeusement la sale besogne à laquelle il veut impliquer le peuple, celle d’un infanticide politique par lequel le pouvoir accomplira sa mission originelle, tuer le FLN et déconstruire l’Histoire anti-colonialiste en Algérie, mission qu’il exécute minutieusement pour faire rompre le peuple algérien avec son passé révolutionnaire et le pousser à renouer avec le passéisme intrinsèque et complice de l’impérialisme de gauche et de droite qui prévalait avant le 1^er Novembre 1954. En fait, il y a là, à mon avis, nécessité historique de penser une alternative révolutionnaire populaire et émancipatrice, dette à l’endroit des hommes et des femmes morts sur les chemins de la lutte contre le colonialisme, la dictature et la négation, dette envers les hommes et femmes broyés par la violence politique parce qu’ils rêvaient d’une Algérie humaine, juste et meilleure, seul un Front de Libération Sociale saura mener à bien la tache d’élever l’Algérie à l’importance du rôle qu’elle doit jouer dans l’édification d’un monde nouveau, un monde libre, humain et solidaire …  

Par : OUBAYA Samir

Le 17 mai 2012