L’Algérie, quand le peuple dit non à la démocratie parlementaire, où la quête opprimée d’une démocratie directe et libertaire !
Le peuple dit depuis longtemps non à la démocratie parlementaires, bien avant qu’il ne boude, sans doute aucun, les élections législatives de jeudi prochain, sa grande déception qu’il affiche à l’égard d’un model tronqué de la démocratie n’est plus à démontrer, elle est ce dédain qu’il éprouve tant pour les faux élus sortants que pour les opportunistes prétendants actuels. Il s’agit d’une réalité irréfutable, mais,le pouvoir tente délibérément et discrètement d’y suggérer que le peuple aime le présidentialisme, donc, le culte de la personnalité ! Y aurait-il dans la tête du pouvoir l’idée de créer un exemple revu et corrigé du personnage, du charisme et de l’image qu'avait feu l'ancien président Houari-Boumédièn, dans une imitation contrefaite et faussée, pour que, dans le parlementarisme, le totalitarisme et l’autoritarisme puissent trouver une trêve méritée suite à une transition brutale, le temps qu’il faudra, pour revenir sous de beaux jours, sous le signe du nationalisme, ses moyens changerons mais ne se différencieront point en degré d’oppression mentale et d’aliénation sociale. La manière brutale, et pour moi, perverse et humiliante, dont la nouvelle classe dirigeante (1) digère ce qui reste du Front de Libération Nationale nous mène à supposer que le pouvoir tentera de se faire un nouvel habit fait de nationalisme et de socialisme bourgeois, la sauvage doctrine de la propriété privée témoigne que cette transformation idéologique s’opère dans un cheminement dialectique (2).
L’humiliante énucléation avec laquelle le pouvoir arrache le FLN à la vie des Algériens n’est pas sans rappeler sa nature usurpatrice, masquée et illégitime, mais qui, par son implication historique avec la révolution algérienne se trouve coincé entre la menace ou punition impérialiste et néo-colonialiste en cas d’échec d’une part, et la menace d’un changement citoyen, radical et révolutionnaire d’une seconde part, et dans les deux hypothèses, il se sent en danger, c’est pourquoi il tente un rapprochement avec le peuple, un rapprochement très fin mais qui pourrait, à ses yeux, suffire à donner l’illusion au peuple qu’il y aurait là légale gouvernance même amputée d’une légitimité qui sera toujours son talon d’Achille heureusement pas du gout de l’impérialisme et du néo-colonialisme, c’est un sentier qu’ils durent essayer à travers la manipulation de la religion, de la langue, de l’identité, mais, qui pour le cas de l’Algérie, ne constituent plus une option d’attaque valable, que des armes rouillées par de longues années d'apprentissage à l'ombre d'un spectacle barbare d'une violence jamais égalée dans notre histoire !
Le peuple algérien sort doucement et douloureusement d’une tragédie nationale l’ayant affecté à tous les niveaux, c’est là le début du vrai changement, celui de la rupture avec le passé sanglant de la gouvernance totalitaire et autoritaire, le peuple veux la paix mais encore plus de la dignité qu’est sa liberté, sa liberté de prendre les décisions qui concerneront son vécu et son avenir, une liberté qu’il veut exercer directement et pleinement, sans aucun dépositaire ni porte parole auto-proclamé, il veux la transparence dans la gestion des choses et le respect inconditionnel de la liberté de l’individu, il veut la démocratie directe, autogestionnaire, libertaire, humaine, solidaire, respectueuse des différences, tolérante, anti-fasciste, anti-impérialiste, anti-racisme, culturelle, à visions lointaines dans l’avenir des générations actuelles et futures …
Par: OUBAYA Samir
Le 08 mai 2012
(1) Milovan Djilas, La nouvelle classe dirigeante, Plon Collection Tribune Libre N°10-1957.
(2) Mikhail Voslensky, La Nomenklatura: les privilégiés en URSS, Belfond, 1980.