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Entre pourvoir en panne de gouvernail et État en dissidence!

Publié le par Algérie libertaire

Éberlué et médusé, je découvre, ces derniers jours, certaines balivernes journalistiques qui ne sont pas sans me rappeler de très mauvais souvenirs, ce sont là les relents d’une traditionnelle propagande qui, par le bruit de ses bottes-plumes polyglottes, n’a jamais réussi à se faire audible auprès d’un peuple algérien qui tangue sur le vaisseau mimique des signes, des devinettes et des charades dont l’ésotérisme frôle les lisières du démiurge.

 

Le vidé sidéral et le désappointement électoral du 10 mai passé commencent à peser lourd sur certains esprits galvaudés par de fausses et pernicieuses espérances fanées par la faucheuse d’un pouvoir qui les donne à brouter tranquillement dans les étables où s’engraissent les doutes les plus fous.

 

La question n’est plus de se demander où sont les perdants, mais de s’interroger sur le sort de ceux à qui l’on avait attribué une victoire factice et empoisonnée, les vrais déçus sont ceux-là, et qui se retrouvent seuls face à eux-mêmes, logés dans un demi-cercle dont les bouts se rapprochent les uns des autres, et c’est là où commencent à naitre l’inquiétude et la peur qui habitent les commis du pouvoir, ces longues colonnes de bureaucrates corrompus mués en mafia qui ne lésine pas en s’affichant dans un gigantisme mercantile et clientéliste sans cesse menaçant jusqu’à prendre possession de l’État, le phagocyter et en créer un autre, officieux mais déterminé à lui succéder sous la bannière du politique luttant contre le militaire ; l’on revoit combien ces gens-là s’amusent, avec sarcasme, à faire de cette fameuse plate-forme de la Soummam un cheval de Troie et une armure postiche ; ce qui illustre un aspect de cette dualité belliqueuse qui se niche dans la relation méphistophélique qu’entretient l’État avec le pouvoir.  

 

L’hypothèse d’un divorce entre l’État et le pouvoir se présente comme étant le produit d’une scission au sein d’un régime politique où le jeu démocratique se fait autour d’un dangereux déséquilibre des forces, et où une cohabitation fragile se perpétue uniquement par un consensus national basé sur le partage de la rente. La multiplication de ces déséquilibres implique des tensions internes poussées à leur paroxysme par des attitudes névrotiques et évoluant en tendances irréconciliables, prémices d’un éclatement s’annonçant par des abjurations, démissions et une partielle dissidence de l’État, ce qui équivaudrai à des actes de rébellions institutionnelles. Aussi, une situation inverse n’est pas à exclure dès lors qu’il s’agit d’un conflit ouvert entre des forces belligérantes tanguant entre lignes centrifuges et lignes transfuges, tandis que le noyau primordial du pouvoir, pris de convulsions, se tournera désespérément vers un peuple désemparé, esseulé et proie à tous ses atavismes séculaires.

 

Quant à se poser la question du parti que prendra le peuple, j’ai la ferme conviction que ce sera celui de la lutte pour la liberté qu’est la dignité humaine ; cinquante ans d’ineptie et de déni n’ont cessé de reproduire un profond et douloureux sentiment d’injustice venant s’ajouter à des siècles d’impérialismes en tous genres et d’aliénations multiformes ; ce joug sans cesse repris et pérennisé n’a fait que renforcé en nous la ferme volonté                de le secouer et d’en découdre par une lutte implacable opposée à toutes les formes d’exploitation de l’homme par l’homme et par une humaine solidarité entre les peuples opprimés.

 

 

Par : OUBAYA Samir

Le : 17 août 2012 

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