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Entre l’enclume de la dictature et le marteau du fascisme, l’Algérie un pays livré à tous les excès !

Publié le par Algérie libertaire

L’Algérie est un pays qui continue de susciter d’interminables questions d’ordre fondamental, c’est-à-dire, des interrogations liées à la nature profonde de ce qui se noue dans les abysses d’un sérail dont la paradoxalité dévoile le capharnaüm idéologique qui y siège.

 

La composition hétéroclite qui fait le pouvoir en Algérie est certes un héritage du passé, mais pas sous la forme qu’il a aujourd’hui, il s’agit, en fait, d’une compositions regroupant des courants d’avant la guerre de libération nationale, les livre d’Histoire les catégorisent dans le contexte du mouvement national, chose qui reste en grande partie discutable, n’ayant parvenu à ce stade qu’après l’exacerbation d’une crise qui a vu son summum atteint par suite du désaccord fondamental qui entourait les visions du nationalisme algérien ; je pense qu’il y’en avaient quatre : la première fut celle qui prêchait l’Algérie arabo-islamique, quant à la seconde, elle fut par quoi se fit dévoiler la revendication identitaire berbère, la troisième formulant le rêve algérianiste d’un pays riche de son métissage culturel dont l’apport colonial français marquait l’ultime apogée, le dernier revendiquant un nationalisme anticolonialiste tout en tentant de le mener toujours plus à gauche ; et c’est l’antagonisme qui déchirait ces visions qui finit par donner naissance à une vision d’ensemble qui se traduisit par un accord commun sur la lutte pour l’indépendance et la quête permanente d’un équilibre nourri par un consensus national basé sur le centralisme démocratique et la sacralité de la république.

 

L’on sait comment les choses se passèrent à la veille de l’indépendance, quand le GPRA se retrouvât mis à l’écart, et comment le pouvoir d’alors commençait à se recomposer au gré d’allers et venus spectaculaires, les uns s’éclipsant pour toujours et les autres découvrant les joies et l’exaltation de leurs gloires factices qu’ils magnifiaient en dansant sur les tombes des hommes et femmes broyés par la guerre anti-coloniale. Ce processus de recomposition du pouvoir algérien n’a jamais cessé d’évoluer en atterrissant sur le dos d’un projet de réconciliation nationale aux allures d’un deal conclu entre la dictature et le fascisme dont les torrents de haine s’abattent sur un peuple écrasé par des méthodes d’abrutissement et d’aliénation arrivées au stade d’une lobotomisation presque parfaite.

 

Cette histoire laisse beaucoup de gens convaincus de choisir entre la dictature et le fascisme, ne laissant point de place à toute autre alternative ; et ils se mettent maintenant à rejouer leurs rôles dans le même schéma théâtral où la distribution se fait de derrière un rideau érodé par le temps et l’usage, d’où l’échec qui épie la recomposition actuelle qui vacille entre les deux options extrêmes.

 

Je repense, ici, à ce discours qu’avait prononcé le président tunisien El-Merzougui lors de son passage à l’assemblée nationale française, lorsqu’il disait que la Tunisie n’est pas tombée dans les escarcelles de l’islamisme mais dans celui de la démocratie, ou lorsqu’il déclarait, il y a quelques jours, que les islamistes prennent possession de l’État, des déclarations où l’on pouvait aisément distinguer une fugitive nostalgie de la dictature benaliste.

 

Sommes-nous, en Algérie, encore une autre fois, condamnés à renouer avec un tel compromis qui ne ferait que rallonger la tragédie d’un peuple livré à tous les excès ?! Le centralisme démocratique qui continue d’animer certains esprits ne saurait faire face à un déluge de scissions et de rebellions internes qui sonneront le glas de l’unité dans l’action et déborderont sur les rives de la diversité d’opinion, même l’ex-Union Soviétique n’a pas résisté à cet effritement et à cet échec qu’avaient tant annoncés les prémonitions de Bakounine face au corporatisme partisan et à l’étatisme marxistes.

 

La déconfiture d’un régime autoritaire a comme signes avant-coureurs l’absence, la vieillesse, la maladie et la peur, la crainte d’une ruine provoquée par la perte de force irréversible qu’il tentera toujours d’affronter sauvagement par tous les artifices et autres puérilités émanant de sa sénilité démoniaque ; le pouvoir est maudit  …    

 

Par : OUBAYA Samir

Le 3 septembre 2012

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S
et contente de te relire ... Merci de tes écrits
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S
Samir je crois que tu devrais lire ceci:Bernard-”Henri” Lévy, le “Fric” et“l’Afrique”<br /> http://surmonchemin.wordpress.com/2011/06/14/bernard-henri-levy-le-fric-et-lafrique/<br /> <br /> et aussi celui là: Dossier Printemps arabe : Syrie : Un anarchiste syrien témoignehttp://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article4738
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